Chez LILM, vous le savez, on aime bien vous faire découvrir le métier de nos artisans. Ça tombe bien car on a eu l’occasion d’interviewer Quentin Morisset, ferronnier d’art dans l’Indre et Loire qui a obtenu la médaille d’or départementale et la médaille d’argent régionale des meilleurs apprentis de France en 2010. Son métier est méconnu du grand public, pourtant le travail à la forge permet d’obtenir de belles créations pour l’intérieur comme pour l’extérieur . Piétements, escaliers, verrières, portail… la liste est longue ! Quentin nous en dit plus sur lui et sur son travail.

 

Comment avez-vous découvert ce métier ?

C’était lors des Journées Européennes des Métiers d’Art, auxquelles je participe d’ailleurs cette année ! J’ai rencontré un artisan ferronnier d’art lors de cet événement et en voyant ses créations, en voyant les résultats qu’il pouvait obtenir j’ai eu envie de faire pareil, de fabriquer quelque chose de mes mains.

A côté de votre métier, avez-vous des activités, des passions ? Est-ce que votre métier est une passion ?

Oui mon travail c’est une passion,  il faut être passionné pour faire un métier d’art ! Je n’ai pas énormément de temps, mon travail est assez exigeant physiquement pour ne pas avoir besoin de faire de sport à côté. Par contre j’aime bien les sorties en moto avec des amis, même si ça ne plait pas à tout le monde ! Et travaille tout le temps avec de la musique. J’écoute beaucoup de musique classique, ça m’apaise et au niveau du travail je remarque une différence. Le rendement n’est pas le même… mais la qualité du travail non plus ! Le rap, par exemple je le garde pour le nettoyage ou le rangement.

Quel est votre formation,  votre parcours?

J’ai commencé par un bac STI (sciences et technologies industrielles) avec une option structures métalliques. On peut dire que j’étais un peu dedans, je connaissais la ferraille ! Mais je ne voulais pas continuer dans l’industrie, mon professeur m’a poussé à créer des objets un peu différents, qui n’entraient pas dans les codes de l’industrie.  Après mon bac, je me suis réorienté vers un CAP de ferronnier d’art. J’ai commencé à apprendre les bases du métier puis à fabriquer de petits objets comme des dessous de plats.

Existe-t-il une journée-type pour un forgeron ?

Aucune journée ne se ressemble ! C’est quelque chose que j’aime bien justement, ce n’est pas monotone, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Je peux faire une véranda un jour et un garde corps le lendemain. Je fais aussi des pieds de table, des verrières ou des portails, les demandes sont très différentes. Il m’arrive de travailler avec d’autres artisans en fonction du projet, des tailleurs de pierre, des vitriers ou des ébénistes par exemple.

Comme vous participez aux JEMA (Journées Européennes des Métiers d’Art), je suppose que vous aimez faire découvrir votre métier ? Pensez vous qu’il est méconnu ?

J’aime beaucoup faire découvrir mon métier ! Quand je fais ce type de manifestation j’emmène ma forge, mon enclume et je fais une démonstration sur place. On peut tout faire à la forge, je peux fabriquer mes outils, des volutes, tout ce qui est décoratif c’est fait à la forge. C’est un métier qui était connu… Il y a moins d’un siècle il y avait un forgeron dans tous les villages avant que les nouvelles technologies et les produits standardisés apparaissent.

Justement, selon vous, quels sont les avantages de l’artisanat ?

L’avantage c’est que c’est réellement du sur-mesure, on s’adapte complètement. Ce sont des créations uniques. Du côté des objets standardisés, le but est d’avoir un rendement moins important, d’utiliser le moins de matière possible. Un artisan sera toujours au-dessus des recommandations au niveau du poids par exemple. Forcément, on est souvent un peu plus cher mais… pas toujours. Sur des produits sur-mesure, on peut être au même prix voire moins cher que de grandes enseignes et pour une qualité supérieure ! Pour les produits aux côtes standards on ne peut pas rivaliser niveau prix mais c’est normal, la qualité des finitions, la solidité n’est pas la même et les heures de travail non plus. Personnellement, si un produit ne répond pas à mes critères c’est simple, il ne part pas de chez moi, et je suis très exigeant !

Et d’après vous, quelles sont les qualités essentielles pour exercer ce métier ?

Etre à l’écoute, c’est très important ! Il faut comprendre les attentes du client, analyser sa manière de vivre, s’imprégner de l’ambiance générale de son intérieur pour proposer un projet qui soit en adéquation avec sa personnalité…  Il faut aussi être créatif, avoir de la patience et être en forme car c’est un métier hyper physique.

On espère que vous avez apprécié découvrir le métier de forgeron avec Quentin Morisset. Vous en savez un peu plus sur ceux qui travaillent le fer : pieds de tables en fer forgé, verrières sur-mesure, gardes corps pour escaliers ou balcons… Comme le dit Quentin, « on peut tout faire avec la forge », alors n’hésitez plus et réalisez votre projet d’aménagement sur-mesure avec un ferronnier d’art !